
Cuarteto Tafi
Si seulement l’on pouvait introduire dans un flacon imaginaire nos plus beaux souvenirs d’enfance… l’avoir sur une étagère chez nous, caché quelque part… et lorsque l’on ne se sentirait pas très bien on aurait l’opportunité de l’ouvrir, ce flacon imaginaire, le déboucher et pouvoir ressentir les odeurs de notre enfance, arômes qui nous ont tellement marqués, accompagnés : l’odeur de la terre mouillée, celle de la fleur d’oranger, de la cannelle, l’odeur du dimanche, de la mélancolie, des silences, l’odeur de notre passé enfermé dans un récipient…
Pour avoir vécu à Buenos Aires durant les années 1980 1990 je mettrais dans mon flacon imaginaire l’odeur de la Guerre Sale, de cette répression qui a enlevé, torturé et fait disparaître des milliers de personnes entre 1976 et 1983 , je rajouterais l’odeur du foulard blanc des Mères de la Place de Mai qui se battent jour et nuit, avec force et courage dans l’espoir de retrouver leurs 500 petits enfants enlevés et placés dans des familles et à qui on a volé leur histoire, leur vérité, leur identité… L’odeur de la Justice de la Mémoire et de la Vérité se rajouteraient à mon flacon… afin que jamais cette histoire ne soit oubliée.
La puissante fusion de la voix argentine et de la musique du monde pour dire et se faire entendre…
Né à Toulouse, le Cuarteto Tafí est la réunion improbable d’une voix argentine, d’un bouzouki grec, d’une guitare flamenca et de percussions afro-latines. À la croisée de vents contraires, le groupe a trouvé son point de fuite en Argentine, dans cette pampa riche en styles traditionnels méconnus (chacareras, zambas) fleurissant à l’ombre de l’auguste tango. Ayant parcouru ce territoire en explorateurs, puis en virtuoses, ils ont fini par y planter leurs propres graines.
Il en ressort aujourd’hui une musique affranchie unique et personnelle, fusion de multiples trajectoires. Leurs chansons parlent de vies nouvelles, de rencontres furtives et nostalgiques avec le passé, de frontières décousues, d’exils, d’engagements et d’utopies ou encore de l’espoir d’un territoire uni. Des bribes d’universel distillées par la voix d’or et de soleil de Léonor et par l’énergie cadencée et sublimée des percussions, la poésie du bouzouki et la douceur de la guitare et du oud.
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- le vendredi 04 septembre 2020 - 21h00