
Leïla Huissoud
A l’âge où l’on rêve groupes de rock ou trio pop, chansons en anglais et stades remplis, Leïla Huissoud était déjà tournée vers l’écriture en français. Ces pages noircies d’histoires, de situations, de sentiments ou d’états d’âme, ces chansons aux mots pesés et aux verbes raffinés, elle les a toujours portées seule, uniquement accompagnée de sa guitare.
Les collines du Nord-Dauphiné l’ont vu naître, mais c’est Strasbourg qu’elle choisira pour éclore. D’abord pour des raisons étudiantes, mais surtout pour frotter ses compositions à l’épreuve du public de rue, celui capable de rester de longues minutes à écouter les artistes du bitume, comme pouvant passer son chemin sans prêter regard ni oreille. Plus que formatrice, l’expérience débutée en août 2013 l’amènera, au fil des rencontres, à croiser la route des casters de The Voice qui réussiront à la convaincre de participer à l’édition 2014. Entre les rues Strasbourgeoises et les plateaux télé, il ne se sera écoulé qu’une poignée de mois.
Quelques proches jugeront qu’elle vendait là son âme au diable artistique, elle prendra cela comme une nouvelle étape dans sa progression. Sans en sortir vainqueur, elle quittera l’émission avec une liste de dates de concerts épaissie, s’offrant au passage les mythiques planches de l’Olympia et, surtout, la possibilité de travailler avec une major. Une orientation musicale trop lointaine de son univers écourtera l’expérience, mais elle en aura encore profité pour grimper quelques marches et obtenir une image plus nette de la route à suivre : la scène restera définitivement le meilleur représentant de sa musique. L’endroit où on ne peut pas tricher, où la fragilité s’expose sans artifices. Où refaire une prise n’est pas possible.
Accompagnée de Kevin Fauchet, a qui elle a confié guitare, harmonica et piano, Leïla Huissoud a imaginé et réalisé L’Ombre, son premier album. Evidemment enregistré live et en public, elle y égraine ses vignettes de vie quotidienne, son humour grinçant et ses cruelles histoires d’amour qui ne veulent pas se réaliser, dans une atmosphère acoustique intimiste et chaleureuse où chaque soupir, chaque murmure est capté avec précision et vérité. Sans tricher, sans artifices, sans possibilité de refaire une autre prise.
C’est sur la scène de Fédéchansons que Festi’ValCéou l’a découverte.
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- le samedi 02 septembre 2017 - 21h00